Sur les rives de l'orient

Festival de Sablé

Août 2017

ResMusica - Août 2017 -  Charlotte Saulneron 

«Intéressante programmation que celle de Camille Delaforge à la tête de l’ensemble Il Caravaggio qui nous fait voyager « sur les rives de Judée » avec l’Armide de Lully, « sur les rives de Colchide » avec la Thésée d’Hippolyte et Aricie de Rameau et avec Médée de la Cantate pour voix, un dessus et la basse continue de Clérambault. Sans oublier « sur les rives d’Abydos » avec Le Carnaval de Venise d’André Campra, ville au carrefour des routes méditerranéennes à la porte de l’Orient.

Au sein de cet ensemble, nous apprécions aujourd’hui plus particulièrement la guitare baroque de Quito Gato dans la bourrée de Campra, le jeu du violiste Ronald Martin Alonso dans la Forlane de ce même compositeur, et la virtuosité du violoniste Anthony Marini dans la Cantate de Clérambault, même si le reste de la formation ne démérite pas un seul instant. Forts d’une projection sans faille, les deux jeunes chanteurs se révèlent d’une belle prestance tout au long de leur prestation : Anna Reinhold déployant notamment des qualités de tragédienne dans l’air d’Isabelle Mes yeux, fermez-vous à jamais (Le Carnaval de Venise, Acte III, scène 5) alors que Guilhem Worms porte les soupirs amoureux de Léandre et les facéties de Carnaval avec justesse et une formidable ardeur, faisant même sursauter certaines spectatrices lorsqu’il déambule dans le public paré de son masque chinois. Les belles basses en fin de phrases du baryton-basse dans L’hyver a beau s’armer d’aquilons furieux (Carnaval de Venise) répondent aux savoureuses vocalises de la mezzo-soprano dans la Cantate de Clérambault [...]»