Les 1001 Nuits

Curieuse d’expériences décloisonnées, fière son héritage auquel elle donne un ton résolument contemporain, riche d’une double culture forgée à la pratique des musiques traditionnelles et de la scène lyrique, la soprano franco-algérienne Amel Brahim Djelloul est l’une des figures de proue de la jeune génération méditerranéenne. Inclassable, donc. Imprévisible. Comme ce programme évocateur derrière lequel se cachent des compositeurs du répertoire classique.

Leur point commun est d’avoir été inspirés, entre 1900 et 1930, par l’exotisme de scènes et de paysages orientaux, d’en avoir conçu des mélodies, cette forme intime particulièrement mise à l’honneur au siècle précédent par les romantiques, et d’y manifester, derrière les parfums capiteux et les contrastes saisissants, l’influence de Debussy. Louis Aubert (1877-1968) le premier, dans ses Six Poèmes arabes (1907) : déclamations passionnées, ces six mélodies déclinent diverses atmosphères dont les images et le charme délicat traduisent l’admiration pour le symboliste français.

Les Quatre Poèmes hindous de Maurice Delage (1879-1961) dévoilent un véritable métissage culturel : tenté par l’exotisme, le compositeur fait montre d’audaces et d’un raffinement qui le placent aux côtés des figures importantes de l’avant-garde musicale – Ravel, Stravinsky, Debussy, Schoenberg. L’Italien Francesco Santoliquido (1883-1971, le moins connu, a écrit pour la voix, notamment ces Tre Poesie persiane (1914), mais aussi des opéras, des pièces symphoniques, de la musique de chambre… Quant à l’Orient du Polonais Karol Szymanowski (1882-1937), il mêle à la fois chrétienté byzantine, mythologie grecque et Moyen-Orient islamique, en des volutes langoureuses, des lignes mélodiques assouplies… 

 

Durée du spectacle : 1h20 env. (avec entracte)

 

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Ashraf Kessaissia