Une Vénitienne à Paris

Ville-monde et porte d’entrée de l’Orient en Europe, la République de Venise a suscité l’éclosion d’une vie sociale plus libre que celle des cours princières italiennes (le carnaval y durait plusieurs mois !). C’est sans doute une des raisons pour lesquelles la création artistique féminine a pu s’y épanouir dès le 16e siècle. Venise était aussi un centre d’édition réputé, qui a vu paraître la première publication musicale imprimée en 1501, permettant une diffusion accrue du répertoire.

Ainsi, Maddalena Casulana fut la première femme à publier de la musique (5 livres de madrigaux) à la fin de la Renaissance. Dans une préface, elle déclare « Je veux montrer au monde, autant que je le peux dans cette profession de musicienne, l’erreur que commettent les hommes en pensant qu’eux seuls possèdent les dons d’intelligence et que de tels dons ne sont jamais donnés aux femmes. »

A l’époque baroque, Barbara Strozzi et Antonia Bembo (toutes deux élèves de Cavalli), parviendront à concilier une carrière de chanteuse lyrique avec celle de compositrice.

Une vénitienne à Paris est l’histoire de la vie trépidante d’Antonia Bembo (1640-1720). Mariée, trois enfants, puis demande de divorce pour adultère et négligence. Elle perd son procès, et quitte Venise pour passer le restant de ses jours à Paris sous la protection de Louis XIV, sans plus jamais revoir ses enfants.